FJORD
TRENDS
2020

Du fait d'importants progrès technologiques, le rapport que nous entretenons avec l'argent évolue, et ce tant dans sa notion, sa forme même, que dans ce qu’il nous permet de faire. Notre façon de penser l’acte de paiement se transforme.

La monnaie numérique est plus rapide et plus efficace. L’argent liquide disparaît. Il est maintenant possible de payer en utilisant ses empreintes digitales ou par reconnaissance faciale ou rétinienne. À terme, nos informations et nos données personnelles seront intégrées « dans » l'argent, autorisant des expériences de paiement « sans couture ». Les possibilités de paiement personnalisé sont infinies.

Imaginez qu’un tarif étudiant soit directement appliqué lors d’un achat parce que le statut d'étudiant du client est intégré « dans » son argent même. Des changements de ce type créeront des opportunités de création de nouveau flux de produits et de services innovants.

Cette tendance est liée à l'évolution de notre rapport à l'argent. A mesure qu’il se transforme, de nouveaux écosystèmes, inventés par des sociétés financières non traditionnelles, se développent. Les systèmes de paiement deviennent « sans couture », presque invisibles, rendant ainsi notre relation avec l’argent plus ambiguë.

Au fil des mois et des années, ces changements se renforceront et auront un impact profond sur chaque individu ou organisation participant à une quelconque transaction financière.

Quelles sont les conséquences de ces bouleversements pour les entreprises ? Elles devront améliorer leur expérience du paiement et l'utiliser comme un élément de différenciation. Ceux qui réussiront, répondront aux besoins spécifiques et évolutifs des clients et offriront des « expériences », sans manquer de répondre aux attentes en termes de transparence ou de protection de la vie privée.

Avec la tendance Une croissance multifacette, nous présentons l’évolution des valeurs sociétales et les pressions exercées par les citoyens sur les entreprises pour qu'elles repensent la définition même de la croissance. Les individus aux multiples visages sont l'autre côté de cette médaille : ils veulent toujours acheter et travailler, mais ils ne veulent plus se définir par leurs possessions ou leur emploi. Cette tendance reflète le côté humain de la croissance. Elle tient compte d’une conscience plus aiguë de certains enjeux, comme le changement climatique, l’équilibre psychique et le développement durable… Et de la façon dont ils changent notre façon de vivre, de travailler et d'acheter.

Cela nous amène à nous interroger sur la signification de nos actes d’achats ou de notre emploi. Qu'y a-t-il au-delà de la consommation ? Qu'y a-t-il au-delà de la notion de travail comme moyen de gagner sa vie ?

En conséquence, les entreprises doivent elles-aussi se redéfinir et répondre aux désirs de plus en plus immatériels des clients et des employés, ainsi qu’à leur quête d'un sens plus profond dans leur vie quotidienne.

Les moyens d’actions sont différents - la prise de conscience, elle, est partagée. Certains consommateurs de viande commencent par exemple à ne plus en manger les soirs de semaine. Mais ils désirent pourtant pouvoir continuer à en manger lorsqu'ils le souhaitent, à s'acheter des vêtements ou encore à voyager vers des lieux qu’ils trouvent intéressant. Les priorités des individus deviennent plus mouvantes. Ils exigent davantage de flexibilité et de liberté pour acheter ce qu'ils veulent.

Les entreprises peuvent répondre à cette attente de consommation responsable en offrant des expériences qui ne nourrissent pas la culpabilité des individus, et en imaginant de nouvelles façons d’aider les gens à se sentir bien dans leur peau.

L'intelligence artificielle (IA) progresse. Mais si elle a d’abord largement été utilisée pour améliorer l’efficacité grâce à l'automatisation intelligente, son prochain développement sera davantage orienté vers l'ajout de valeur et l’augmentation des capacités humaines.

Cette évolution permettra de concevoir des stratégies d’entreprise disruptives, de donner aux talents les moyens d’affronter la complexité croissante de leur environnement professionnel ou encore de véritablement augmenter l'expérience humaine.

Cette tendance est liée à la maturité technologique de l'intelligence artificielle, à la nécessité pour les entreprises de considérer plus attentivement son impact économique et social, ou encore de simplement posséder les meilleurs outils disponibles. La clé du succès est de s’engager à concevoir au profit de l'intelligence humaine, dans une approche Homme + Machine. Trois domaines-clés émergent :

• Améliorer l'expérience humaine
• Accompagner et augmenter les personnes dans les systèmes complexes
• Imaginer de nouveaux produits et services

Nos désirs et nos besoins évoluent. Les individus passent d'une culture du « moi » à une culture du « nous ». Et ils souhaitent que leurs actes d’achats reflètent les causes sociales, environnementales et politiques qu’ils défendent.

Qu’est-ce que cela signifie pour les entreprises ? Elles doivent redéfinir radicalement leurs business models, en s'adaptant à une conception centrée sur le vivant au sens le plus large du terme, c’est-à-dire toute source de vie, y compris animales et végétales, ou encore l’impact de nos actions sur ce vivant. Une approche qui s’inspire des travaux de John Thackara.

Cette tendance est liée à la transformation radicale des valeurs de désirabilité, de faisabilité et de viabilité, exposées dans le diagramme de Venn, ainsi qu’aux réponses que les entreprises y apportent dans le domaine du design. Le passage à une approche centrée sur le vivant semble ainsi naturel, allant de soi.

Jusqu'à aujourd'hui, le design centré utilisateur a pu isoler les individus de leurs écosystèmes. Désormais, plutôt que de considérer les individus au centre de toute chose, les designers doivent les appréhender comme des « nœuds » au sein d’un ou plusieurs écosystèmes ou de collectifs. Pour cela, ils auront besoin de développer une approche plus systémique afin de concevoir selon deux ensembles de valeurs : personnelles et collectives.